Mieux vous connaître pour mieux faire fleurir vos entreprises
Nous venons de terminer le livre Blooming Compagnies, dans lequel Katell Bosser propose de « repenser notre manière d’entreprendre, de créer et de faire grandir nos entreprises. »
On va être assez direct. La vision proposée par l’autrice nous laisse un peu sur notre faim. L’approche est intéressante et mérite le détour. Mais elle reste un peu abstraite à notre goût. Par ailleurs, nous n’avons pas retrouvé la promesse affichée en sous-titre : « Précis de botanique à l’usage des entreprises florissantes », notamment sur l’aspect botanique.
En quatrième de couverture, on nous annonce un livre « pragmatique ». Or, la permaculture est ici utilisée comme un chemin métaphorique, pas comme un outil. Selon nous, elle est bien plus qu’une allégorie. C’est un socle de pensée qui peut nous aider à bâtir des entreprises plus humaines, généreuses et respectueuses de leur environnement. C’est une boite dans laquelle on va trouver plein de ressources utiles pour construire, améliorer, ou réparer nos organisations.
Une approche plutôt axée sur le coaching
Katell Bosser nous propose ici une approche de coach, de conseiller. Dans cette optique, l’originalité du livre repose sur deux idées principales.
1 – Celle des talents naturels : le papillon qui déborde d’idées créatrices, l’abeille sociale qui « connecte » les gens, la fourmi méthodique et organisée qui vient en aide, l’araignée rationaliste qui soigne les détails… Katell Bosser nous invite ici de disséquer ces différents traits de caractère, pour que chacun puisse s’en servir dans le développement de sa propre activité. En gros, connais-toi toi-même… Ça parait un peu évident, mais c’est un point essentiel trop souvent mis de côté par les entrepreneurs.
2 – Celle des paysages d’abondance, avec un parallèle entre le développement des sociétés et la succession écologique que l’on peut observer naturellement. On chemine ainsi du paysage désertique au paysage d’abondance, en passant par différents stades dans lesquels peut se situer une entreprise en fonction de son développement, de ses capacités financières, de ses connexions et réseaux…
C’est une vision qui reste intéressante et originale pour des personnes en quête d’une meilleure connaissance d’elles-mêmes. Mais selon nous, le propos est plus axé sur le développement personnel de l’entrepreneur que sur la perma-économie.
Une vision qui mériterait plus d’engagement
On s’interroge alors sur les objectifs. Développer et contribuer à développer des activités, venir en aide à des entrepreneurs qui ont besoin de soutien et d’appui… On valide à 100 %. Mais ce qui nous fait vibrer, ce qui nous inspire et nous motive dans la démarche permaculturelle appliquée à l’économie, c’est l’accompagnement des entreprises et des entrepreneurs à la création de produits ou de services plus éthiques, respectueux de la nature et des hommes, limités dans leur expansion.
Il faut réinventer ce monde, et cela passe nécessairement par un changement de paradigme. Selon nous, améliorer les modèles du passé ne suffira pas. Accompagner vers plus d’éco-responsabilité ne suffira pas. Pour faire des entreprises un « élément déterminant du virage écologique » selon l’expression de Katell Bosser, il va falloir freiner, se pencher pour anticiper le prochain virage, changer de braquet, tourner le guidon… On arrête là pour les métaphores lourdaudes, mais vous l’aurez compris, on distingue ici le virage net de la simple réorientation.
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